Adapter son ferrage partie 2.

Nous y sommes, vous venez d’avoir une touche et vous allez ferrer. C’est à mes yeux un des moments les plus sympas dans une partie pêche. Il y a plein de touches différentes qui vous « parlent » plus ou moins en fonction du ressenti et de l’expérience. Il y a les touches puissantes, les touches électriques, les disparitions de leurres, les décalages de bannière, le petit toc suivit d’un poids, la masse inerte quand on repart, l’aspiration franche, bref il n’y a pas une touche « école » des touches qui sont bien souvent liées à la technique mais également à l’espèce recherchée. A chaque situation le ferrage devra s’adapter pour transformer cette fameuse touche en une prise. Vous savez l’instant suivant le ferrage quand la canne reste bandée et que vous commencez à prendre la mesure de ce que vous tenez. Il est là le meilleur moment à mes yeux. Aussi je vais vous donner les principes que j’applique et qui me réussissent plutôt bien.

les brochets au leurre de surface sensations garanties!

Pour faire assez simple, je vais catégoriser les ferrages en fonction des techniques et tenter de vous donner la gestuelle qui correspond à chaque cas de figure. Avant de se lancer il convient de poser les bases du ferrage. Tout d’abord il est important de comprendre que plus on pêche loin et où profond plus le ferrage devra être ample et puissant. Evident vous allez me dire, oui certainement. Pourtant je vois encore des gars casser tous les ans en ferrant comme des brutes un brochet qui vient de prendre au bateau. C’est la réciproque de ce que je viens d’évoquer et pourtant cette mésaventure est très fréquente. Dans le même registre combien de ratés à cause de lancers à trop grande distance. On manque alors d’amplitude et les hameçons ne pénètrent pas suffisamment. Le résultat vous l’avez tous vécu deux coups de têtes et décroché! Ce même phénomène est fréquent, au début, en verticale quand on manque d’amplitude.

j’ai pas manqué d’amplitude sur celui-là!

Comme il faut bien commencer par une technique, on va débuter par celles qui sont les plus compliquées car elles sollicitent la vue. On va ainsi mettre toutes les pêches en surface. Que ce soit à la frog dans les herbiers quand on cherche les brocs et les bass, sur les perches en lacs, sur les bars en mer ces pêches mettent nos nerfs à rude épreuve. En effet quand la surface explose au début on a le « reflex » de ferrer instantanément et neuf fois sur dix on a un leurre qui se transforme en un missile qui revient droit vers vous…dans ces pêches lunettes polarisantes et casquettes ne sont pas des accessoires décoratifs elles sont là pour vous protéger.

bar au leurre
Lunettes et casquette une protection indispensable.

Pour bien réussir le ferrage on doit attendre, soit de sentir le poisson peser sur la ligne, soit de voir cette dernière se décaler franchement. Rassurez vous il n’y a pas le feu. Si vous avez les nerfs suffisamment accrochés faites le test une fois de laisser un brochet partir avec votre leurre de surface. Vous verrez il peut faire plusieurs mètres sans recracher. Attention cependant plus vous attendez plus il sera piqué loin…

sanction pour mon Megalon et récompense pour sang froid.

Pour doser le ferrage il convient de prendre plusieurs facteurs en compte : l’espèce recherchée et en particulier le type de mâchoire dans laquelle on est censé planter le où les hameçons. En effet inutile de ferrer aussi fort les perches, les chevesnes, les bass et les bars que nos amis les brochets. Les premiers ont les gueules plus tendres , ferrer trop fort peu engendrer des ratés et des décrochages. Un ferrage de bas en haut avec les bras est suffisant une fois au contact, on se contente d’augmenter légèrement la tension dans le blank en moulinant, le poisson va faire le reste.

Le bar : un des meilleurs clients sur les leurres de surface.
la gueule de la perche est fragile inutile de ferrer trop fort.

Sur les les leurres qui pêchent sub-surface l’attaque est souvent moins violente, il convient vraiment d’attendre de sentir le poids du poisson sur la ligne avant de ferrer. Bien souvent, comme le poisson n’a pas crevé la surface il redescend moins vite. Par conséquent un ferrage un peu trop rapide se solde aussi par un raté.

brochet au Riser Bait Illex
des touches plus discrètes que sur un leurre de surface classique
Pas toujours évident de savoir quand ferrer au Water Monitor quand on pêche un peu loin et que l’on ne voit pas le leurre.

Un autre point à prendre en compte pour doser le ferrage est le type d’armement. Si le leurre est équipé d’hameçons « exposés » on a besoin de moins de puissance que si ces derniers sont cachés dans le corps du leurre. Que ce soit en texan, avec des frogs il convient de ferrer avec le haut du corps en plus des bras. C’est le torse qui entraîne les épaules, qui entraînent les bras qui eux mêmes entraînent la canne. Plus le leurre est dense, plus les hameçons sont forts de fer, plus le poisson est loin et plus sa gueule est dure plus il faudra y mettre de puissance et d’amplitude. Ne confondez pas puissance et rapidité. Des ferrages trop « secs » aboutissent souvent à des tresses qui cassent sous l’impact.

pêche à la frog, ferrage ample, puissant et retardé.
Une petite astuce en texan pour optimiser les ferrages : montez le leurre sur le flanc.

Le dernier type de ferrage est transposable sur les pêches au texan plombé mais également au rubber jig. La grosse différence c’est que l’on ne voit pas systématiquement le poisson se saisir du leurre. Il convient de bien dissocier les deux cas de figures. Si on voit le poisson prendre, un cas très fréquent sur les pêches de brochet au rubber-jig il faut impérativement le laisser tourner avant de ferrer. Le ferrage que je préfère dans ce cas de figure démarre par une rotation de la base du tronc, qui entraîne le haut du corps et ainsi de suite. L’idéal est que cette rotation s’effectue à l’inverse du déplacement du poisson.

Le poisson est pris à la commissure des lèvres, preuve qu’il a bien eu le temps de tourner.

Sur les pêches en « aveugle » que ce soit sur des sandres, des perches, des bass en texan le ferrage peut s’effectuer uniquement avec les bras du bas vers le haut à condition de veiller à avoir suffisamment d’amplitude. Au besoin il y a toujours moyen de mouliner un petit peu en baissant la canne avant d’envoyer. Pour les brochets j’ai tendance à faire le même ferrage mais un peu plus explosif.

Petite astuce en texan, si vous pêchez à l’aide d’une balle coulissante sur le montage vous disposez d’un peu plus de temps pour ferrer. Le poisson met en général un peu plus de temps à se rendre compte de la supercherie.

Fin de cette seconde partie sur le ferrage, les suivantes iront un peu plus rapidement à développer. En attendant, prenez soin de vous et de vos proches. Bonne soirée et à demain pour le suite de cette série d’articles.

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