Nous avons vu dans la partie précédente les ferrages relatifs aux pêches de surfaces mais également ceux liés aux pêches à vue et ceux avec des montages spécifiques tels que le texan et le rubber jig. Nous allons maintenant nous attaquer à des pêches plus courantes.
Le ferrage en verticale :
Avant de rentrer sur les cas spécifiques on va déjà définir les ferrages de base en fonction de l’ensemble. En effet, entre le casting et le spinning il y a des différences énormes au niveau de la gestuelle. Pour faire simple au spinning on va tendre le bras vers le haut dans le sens de déplacement du bateau. Le coude ne doit pas fléchir. C’est vraiment le plus compliqué au début. Tant que l’on a pas de contact avec le poisson et que l’on a pas commencé à cintré franchement le blank on monte le bras, quitte à se lever si c’est nécessaire. Ce dernier cas s’applique pour les pêches profondes et bien entendu si le pêcheur est assis. On se retrouve donc avec le bras tendu, une canne cintrées. Il faut alors commencer à mouliner sans pour autant « casser » le bars qui tient la canne. On doit revenir progressivement dans une position plus confortable. Les décrochés sont bien souvent le fruit, d’un mouvement pas assez ample, d’un ferrage réalisé à partir du coude et non de la totalité du bras ou alors d’un retour un peu trop rapide du bras en position basse une fois le poisson pendu.

En casting le ferrage s’effectue classiquement à partir du coude. Le blank se comprime plus vite et par conséquent on a besoin de moins d’amplitude. Par expérience les débutants manquent moins de poissons de cette manière. La vitesse de ferrage n’est pas le facteur primordial mieux vaut privilégier l’amplitude.

Une des chose importante en verticale, quelle que soit l’ensemble est le timing. D’une façon général si vous ressentez le « toc » classique d’une belle aspiration vous pouvez ferrer sans tarder. Le poisson est au bout neuf fois sur dix. Si vous sentez une masse suite à une pause sur le fond je vous conseil vivement de faire de même.

En revanche si le toc est très petit, je vous encourage à ne rien faire et attendre la seconde touche. Elle ne viendra pas tout le temps mais si elle intervient elle sera franche et va se traduire par une prise. En revanche si vous ferrez trop tôt le poisson est bien souvent raté. Parfois ils ramassent sur le fond et vous sentez des petits tocs, attendez que votre scion plie légèrement avant de ferrer. Enfin, une touche classique en lac de barrage quand on pêche des cassures marquées c’est la disparition, comme si vous aviez perdu votre leurre. Ferrez amplement, le poisson est juste remonté avec votre leurre. Si toutefois vous échouez plusieurs fois sur ce type de touche, prenez le temps de mouliner avant de lancer le ferrage.

Enfin, dernier type de touche qui peut vous rendre fou c’est le coup de fusil. Un coup très sec et à chaque fois vous ferrez dans le vide. Regardez bien votre tête plombée elle doit être rayée. Dans ce cas de figure ils tapent juste l’avant de la tête plombée. Le problème ne vient pas nécessairement de vous. Changez la couleur de la tête plombée et vous devriez retomber sur les touches évoquées précédemment. Dans tous les cas de figures, je vous invite à utiliser de l’attractant. Le fait d’en avoir sur le leurre permet de décaler le ferrage quand on a un doute. On a souvent dit que le sandre recrachait très vite. Je vous invite à faire le test de ne pas les ferrer avec et sans attractant. Comme ça vous vous ferrez votre propre idée.

Le ferrage en linéaire.
En linéaire il convient de prendre en compte l’espèce recherchée et d’en tenir compte avant de lancer le ferrage. Bien entendu, il y a pas mal de milieux dans lesquels les différentes espèces cohabitent. Dans ce cas, on tente de déterminer au moment de la touche le client et on adapte le ferrage. Facile à dire mais plus compliqué à réaliser.

Pour le sandre, je vous conseil un ferrage, rapide, ample et puissant sur les touches franches. Sur les touches plus petites je vous conseil de patienter comme évoqué au dessus. Le ferrage est réalisé avec le bras avec un mouvement de bas en haut. Attention, on ne baisse pas la canne avant de ferrer, par conséquent, elle ne doit pas être trop à la verticale au moment de la touche sans quoi vous allez manquer d’amplitude. Si c’est souvent votre cas, je ne saurai que trop vous conseiller de pêcher avec une canne plus longue. Comme évoqué dans le premier article de cette série on dose le ferrage en fonction de la distance et de la profondeur.

Pour les perches et les bass j’ai tendance à décaler mon ferrage d’une seconde. Vous sentez l’aspiration, marqué un temps d’arrêt et envoyez. Si vos hameçons sont exposés inutile de ferrer comme une brute, un peu d’amplitude va suffire. Le cas d’école avec les belles perches, vous sentez une très belle tape, un peu semblable à celle d’un sandre. Vous ferrez instantanément et là rien! Vous vous dites impossible et au même moment, la même touche intervient. Vous ferrez à nouveau avec le même délais et re-manqué. Plusieurs possibilités s’offrent alors : plus de touche. En général vous amenez votre leurre et constatez qu’il lui manque la queue. Deuxième hypothèse, même touche même timing, même résultat, je ne peux plus faire grand chose pour vous! Et enfin, même touche ferrage décalé et une belle perche arrive en surface. Relancez de suite il y en a d’autres à faire. Ce genre de touche est caractéristique d’individus en concurrence. Quand elles sont plus calmes, les touches sont moins violentes mais les prises en gueule plus franches.


Pour le brochet après avoir ferré comme une brute au moindre toc pendant des année, j’ai tendance à prendre mon temps à présent. J’ai remarqué qu’en effet certaines journées ils nous gratifient de touches « courtes » et bien souvent difficiles à ferrer immédiatement, c’est souvent plus rentable de faire une belle accélération suivie d’un stop pour déclencher une touche de qualité plutôt que de lancer un ferrage incertain. Dans tous les cas de figures, si vous pêchez avec des hameçons exposés assez fins, un ferrage ample avec le bras suffit. En revanche, si vous avez des hameçons forts de fer utilisez le haut du corps pour assurer l’ancrage.

Sur les touches consistent en un toc ou une disparition suivie d’un poids, je laisse bien le temps au poisson de prendre et en profite pour baisser ma canne avant de ferrer plus ou moins fort en fonction de mon montage et de la distance.

En linéaire vous pouvez également avoir des moments pendant lesquels les brochets sont collés à la bordure. Ils interceptent souvent le leurre pendant la première descente. La touche se traduit par un petit toc avec un déplacement de bannière quasi simultané. Prenez votre temps ferrez ample dans le sens inverse du déplacement de la bannière.

Je vous souhaite à tous un confinement dans les meilleures conditions possible. Prenez le temps de préparer vos boîtes se sera ça de gagner quand nous allons pouvoir retourner au bord de l’eau. La prochaine fois nous allons traiter le cas des salmonidés.

Un grand merci à ceux qui continuent de faire tourner la « machine » et à celles et ceux qui se battent pour sauver des vies au quotidien. A bientôt derrière vos écrans.
Merci pour ces articles techniques, qui montrent que pour efficace il ne faut vraiment ne rien laisser au hasard. Ca aussi la pêche nous le rappelle souvent…mais on n’a pas toujours assez de recul (le nombre de touches non plus) pour avoir la bonne analyse.
Merci Gaël pour ton partage d’expérience et comme toujours tes excellents articles.j’ai une requête,tu avais fais une excellente synthèse des pêches d’été, lorsque tu avais été inviter a Pannecières en 2018 si ma mémoire est bonne.Accepterais tu de refaire une synthèse de ta conférence sur ta stratégie des pêches d’été. Merci de ton retour. Halieutiquement.
Bonjour Jean Philippe,
j’ai eu beaucoup de demandes sur les comportements des poissons au fil des saisons. Je pense que je vais développer tout cela dans une future série d’articles. J’espère que les quelques pistes que j’avais évoqué t’avaient aidé à l’époque.
A bientôt
Gaël
Oui elle m’aide surtout a appréhendé(m’ouvrir) un peu plus sur l’approche de la pêche dans sa globalité.Après il faut retenir, interprété,et se l’approprier…..et la commence l’expérience….au plaisir de lire tes prochains articles.
Jean-Philippe